Excerto do artigo da autoria de Stephen Hugh-Jones intitulado "A Macao, le colonialisme survit, comme à Hong-Kong par la grâce de la Chine" e publicado em Janeiro de 1967 no Le Monde Diplomatique.
Pendant combien de temps encore la République populaire de Chine pourra-t-elle tolérer la présence du colonialisme à sa porte? Jusqu’en novembre, la colonie britannique de Hong-Kong et la colonie portugaise de Macao – toutes deux indubitablement chinoises par la géographie, la race et la culture – semblaient être les seules colonies au monde à l’abri de la virulence de l’anticolonialisme chinois. On n’en est plus aussi certain aujourd’hui.
A la mi-novembre des troubles ont éclaté à Macao, la police ayant empêché quelque peu brutalement certains Chinois (de race, il s’entend) de détruire un immeuble à la place duquel ils envisageaient de construire une école nouvelle. Des émeutes s’ensuivirent, on appela la troupe, il y eut des coups de feu, et des morts. Une foule chantant les pensées de Mao Tse-toung mit l’hôtel de ville à sac.
La réaction chinoise a été significative. Le 30 novembre, l’officielle agence d’information «Chine nouvelle» accusa les autorités portugaises de Macao de «sanglantes atrocités fascistes». Le 8 décembre, elle rapportait que les Chinois indignés condamnaient les «impérialistes» portugais, terme que Pékin avait jusqu’alors scrupuleusement évité d’utiliser en parlant des Portugais de Macao. Et le 11 décembre l’agence assimilait les Portugais aux «impérialistes anglo-américains».
Pékin pourrait s’il le voulait balayer la colonie en un éclair: et bien qu’il ait manifestement décidé de ne pas le faire, il faut tenir compte de cet avertissement. Les ennemis du colonialisme peuvent fort bien penser que le temps n’est pas encore mûr. En 1963 M. Khrouchtchev reprocha aux Chinois de ne pas vouloir libérer Hong-Kong et Macao. Ils lui rétorquèrent que ces colonies faisaient partie des territoires chinois perdus à la suite de «traités inégaux» et devant être récupérés quand les Chinois en jugeraient le moment venu – et que les Russes feraient bien de réfléchir aux conséquences qu’entraînerait une révision de tous les «traités inégaux». C’était une assez bonne réponse ad hominem, (...)
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