Combien est déchue au contraire l'ancienne influence des Portugais de Macao, le premier port chinois ouvert dès le seizième siècle au commerce européen. Après avoir occupé par sa situation au sud de la Chine la position florissante que vient de prendre Hongkong, Macao, fortement atteint par l'établissement du port anglais a dès lors inauguré une ère de décadence que rien n'a pu enrayer.
La colonie se maintient cependant sans coûter à la mère patrie. Sa population de plus de 100 000 Chinois consomme de l'opium en proportion et se livre avec frénésie aux jeux de hasard dont l'affermage constitue un contingent d'impôts considérables pour le budget.
Macao vit donc actuellement aux dépens des deux grandes passions populaires de la Chine. C'est le Monaco de l'Extrême Orient, le Monaco qui attire de tous côtés d avides Célestiaux rapidement dépouillés parfois des gains qu un travail long et pénible dans de lointains pays leur avait procurés.
Nous avons passé deux jours à Macao. La ville a une situation charmante elle donne d'un côté sur la mer de l'autre sur une baie arrondie. Au milieu des collines couronnées de fortifications surgissent avec de nombreuses tours d'églises. Mais ses rues ont un aspect de morne tranquillité et elles montent ou descendent sans cesse entre de hautes murailles parcimonieusement percées de fenêtres à épais grillages.
La grande curiosité de Macao est la grotte du Camoëns où le noble Portugais passe pour avoir composé pendant son triste temps d'exil son patriotique poème des Lusiades. Un buste du poète et des dalles couvertes d'inscriptions ornent les rochers qui représentent la grotte en question. Eile est située sur une hauteur au fond d'un grand jardin assez mal entretenu par le propriétaire de céans, un des commerçants portugais les plus éprouvés par les revers de la colonie.
Dans la ville les ruines abondent ce sont de sinistres souve nirs du typhon dévastateur qui détruisit en 1874 une partie de Macao et des quartiers entiers de Canton. A Macao on trouve en particulier des traces de son passage dans les débris des grands monuments tels que l' église de Saint Paul dont il ne reste que les portiques de façade trônant à demi écroulés sur le haut d'un majestueux escalier de cent marches.
Le sieur Hinki, propriétaire du petit hôtel fort convenable de Macao, nous indiqua la meilleure des maisons de jeux dans la rue spéciale où elles sont toutes réunies et facilement reconnaissables aux lampions qui les décorent. Au dessus de la porte d'entrée un transparent porte l'enseigne suivante X and Co Gambling House on monte au premier étage dans une petite pièce où siège un grave banquier devant une table carrée. A l'un des côtés est assis le compteur c'est la main de ce dernier qui décide du sort des joueurs. Ne croyez pas qu'on se serve de cartes. Voici comment se passent les choses. Au milieu de la table se trouve une petite plaque de métal de 20 centimètres carrés. Les enjeux se mettent sur les côtés 1 2 3 4 de cette plaque ou bien aussi en face de ses angles. Tandis que se font les mises le compteur puise au hasard dans un amoncellement de petites rondelles de cuivre per cées d'un trou central une grosse poignée qu il place devant lui et qu il recouvre d'une soucoupe de métal. Quand il lève la sou coupe les enjeux doivent être terminés Il saisit alors une ba guette et de sa longue main effilée étroite et osseuse comme celles de tous ses compatriotes et d'un air impassible il se met à ramener sur le côté les petites rondelles quatre par quatre à la fois jusqu à épuisement de la poignée. Au bout de ce travail de simple arithmétique il reste soit quatre soit trois soit deux soit une de ces rondelles et leur nombre décide du côté gagnant de la plaque centrale.
On voit combien paraît simple et innocent ce jeu de fan tan chinois. Il s y perd cependant des sommes considérables. Quant au gagnant il retrouve trois fois sa mise moins un droit de 7 pour 100 déduit pour les frais de l'entreprise.
Nous avons quitté Macao le 15 par un temps très couvert. (...)
Excerto de Souvenirs de notre tour du monde, de Hugues Krafft, publicado em Paris no ano de 1885.
Os quatros homens desta viagem à volta do mundo - o autor, o irmão e dois amigos - chegaram a Macau provenientes de Hong Kong. A viagem de ferry a vapor durou 4 horas. A julgar pelas dezenas de fotografias que o próprio autor do livro tirou, o que mais gostou foi do Japão. Se captou imagens em Macau não as incluiu no livro. aliás, a estadia no Japão durou vários meses tendo adquirido inúmeros objectos de arte granjeando uma colecção muito valorizada na época.
A viagem de 18 meses começou em Marselha rumo ao Oriente - Índia, Ceilão, China, Japão - seguindo depois para os EUA, tendo a última etapa sido entre Nova Iorque e Havre.
As referências a Macau concentram-se numa pequena resenha histórica, na gruta de Camões e nas muitas casas de jogo de fantan. O hotel referido era o Hing Kee, na Praia Grande, propriedade de Pedro Hing Kee e que o autor do livro denomina Hinki.
Hugues Krafft (1853- 1935) foi um fotógrafo nascido em Paris. Herdou uma fortuna quando o pai morreu em 1877. Foi um dos primeiros a usar a fotografia instantânea, recorrendo a uma câmera Zeiss com placas de gelatina-brometo de prata, um processo que se tornou amplamente disponível a partir de 1880. Esta viagem ocorreu entre 1882 e 1883.
Curiosidade:
Dura a longa estadia no Japão Krafft encontrou-se - e fotografou - com Felice Beato, o fotógrafo Ítalo-britânico que foi um dos primeiros a fotografar a Ásia Oriental e um dos primeiros fotojornalistas de guerra.
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