"Le Tour du Monde - Nouveau Journal des Voyages" é uma obra gigantesca publicada em Paris pela Librairie Hachette et Cie. O feito deve-se a Edouard François Charton (1807-1890). Numa primeira fase entre 1860 e1894 (68 volumes) e entre 1895 e 1914 (20 volumes).
No prefácio Charton explica o objectivo da obra:
No primeiro volume desta obra está "Voyage en Chine et au Japon (1857-1858)", testemunho de uma viagem feita por M. le marquis de Moges que chega a Macau no final de 1857. Alfred de Moges (1830-1861) foi um diplomata francês que fez esta viagem no âmito de um tratado de comércio e amizade que foi assinado com o Japão em 1858.
Si la mer est belle, on peut aller en tanka à la pagode des Rochers, et revenir à pied par la route. Ce temple est mal tenu, dégradé ; il n’a pas l’aspect riche et imposant de la grande pagode de Singapore : mais sa situation est des plus pittoresques. À ses pieds se déroule le port intérieur avec sa légion de jonques et de tankas ; à son sommet s’élèvent de gros blocs de granit et des arbres séculaires dont les racines vigoureuses rampent entre les rochers ; à mi-côte s’étagent des kiosques et de petits oratoires en l’honneur des divinités inférieures, car le dieu principal reçoit les hommages des fidèles dans le sanctuaire de l’entrée. Ce doit être une divinité protectrice des matelots; sur le portique se trouve une vaste jonque peinte en rouge, avec une inscription chinoise sur le rocher voisin.
Le jardin de Camoëns est aujourd’hui une propriété particulière. Il appartient à un Portugais, M. Marquès; mais l’entrée en est ouverte à tous les étrangers. Nous nous promenons longtemps, sous ces frais ombrages, si rares en Chine. Nous admirons la grotte de Camoëns et l’endroit où ce grand homme aimait à se retirer, loin du bruit, pour composer ses Lusiades. Nous lisons différentes citations du poëte incrustées dans le marbre, puis, avec encore plus de plaisir, des vers français, composés par un admirateur du poëte et du jardin. Nous nous plaisons, du haut d’une petite terrasse, à contempler le port intérieur, éclairé par le soleil couchant Nous écoutons les cris des tankadères, le bruit cadencé des avirons et l’affreux vacarme d’une jonque, prête à partir, qui invoque la divinité de la pagode, et s’efforce d’éloigner d’elle les génies malfaisants, en faisant retentir le ciel du bruit de ses gongs.
Le cimetière des Parsis qui s’élève en gradins au-dessus de la mer, les petits forts portugais bâtis en nids d’aigle, l’île Verte, la campagne chinoise, l’étroite langue de terre qui réunit Macao au Céleste-Empire, sont tour à tour visités par nous : ou bien, du haut du balcon de Duddel-hôtel, nous contemplons le mouvement de la rade, et nous jouissons du plaisir de respirer enfin la brise fraîche du nord.
Le 11 décembre, toute l’escadre française quitte la rade de Macao pour remonter la rivière de Canton. Nous partons dès l’aube, remorquant la Némésis, et, vers deux heures, nous mouillons à Bocca-Tigris, au milieu du gros de l’escadre anglaise. Jusqu’au Bogue, le voyage n’offre rien d’intéressant ; la rivière est trop large, c’est encore la mer ; mais, à cet endroit, elle se resserre brusquement, et l’on passe entre deux rives hérissées de petits forts chinois. Jadis, ils se présentaient avec orgueil aux navires étrangers ; mais les canons anglais en ont fait bonne justice, et maintenant ils jonchent le sol de leurs ruines.
Le lendemain, nous franchissons heureusement la première barre de la rivière, en profitant de la marée haute. Il y a eu un moment critique, où nous n’avions juste que notre tirant d’eau sous la quille. Nous avions porté notre artillerie sur l’avant et déchargé notre charbon sur les lorchas. Nous sommes venus mouiller à la pointe de l’île Danoise, en vue de l’île Française, attendant la grande marée du 19 décembre pour gagner Whampoa.
Le 19 décembre, nous mettons sous vapeur pour changer de mouillage, ainsi que tous les bâtiments de l’escadre, se remorquant les uns les autres. Nous franchissons la seconde barre sans accident, grâce au célèbre pilote chinois de l’amiral Seymour, que nous avons à bord. Manœuvrer une masse comme l’Audacieuse dans un espace si étroit, au milieu d’un chenal variable et sinueux, n’était point chose facile. Le pilote s’en est tiré à son grand honneur. Nous échangeons ainsi le mouillage de Blenheim-Reach contre celui d’American-Reach. Nous jetons l’ancre à la pointe Jardine, vis-à-vis l’île Danoise et l’île Française, devant Whampoa. Pour premier plan se trouvent un village sur pilotis, complétement abandonné de ses habitants, des champs de cannes à sucre, les deux pagodes de Whampoa-Island, d’où l’on aperçoit les forts de Canton ; à l’horizon, une chaîne de collines, premiers échelons de la montagne du Nuage-Blanc ; derrière nous, les contours de French-River, si gracieux qu’on les prendrait pour la conception d’un paysagiste, et une colline en gradins, peuplée de tombeaux. Nous sommes à une trentaine de lieues au nord de Macao, et à environ neuf milles de Canton."
No prefácio Charton explica o objectivo da obra:
"Le Tour du Monde a pour but de faire connaître les voyages de notre temps, soit français, soit étrangers, les plus dignes de confiance, et qui offrent le plus d’intérêt à l’imagination, à la curiosité ou à l’étude. Il admet de préférence les relations inédites, mais il a place aussi pour celles qui, déjà publiées, ne sauraient être omises dans un tableau complet des explorations contemporaines de notre globe. Le Tour du Monde n’est, du reste, destiné à aucune classe spéciale de lecteurs. Il répondrait mal à l’intention de ses fondateurs S’il n’était aussi varié et aussi universel que son objet même, qui est le spectacle vrai et animé de la nature et de la vie humaine sur toute la surface de la terre.
Parmi les voyageurs, les uns représentent la science, les autres l’art, d’autres le commerce ou l’industrie; ceux-ci s’exposent à mille périls pour propager leur foi, ceux-là sont simplement des observateurs, des moralistes ou ne recherchent que les émotions d’une existence errante et aventureuse. Toutes ces préoccupations diverses, même les plus frivoles en apparence, ont leur intérêt et leur part d’utilité: le Tour du Monde n’en veut exclure aucune il n’a d’indifférence que pour les récits sans valeur ou sans sincérité.
Le choix des relations contenues dans ce volume, bien que nous aspirions à mieux encore, sera considéré, nous l’espérons, comme une garantie de nos promesses et de notre désir sérieux de mériter un succès durable." (...)
Parmi les voyageurs, les uns représentent la science, les autres l’art, d’autres le commerce ou l’industrie; ceux-ci s’exposent à mille périls pour propager leur foi, ceux-là sont simplement des observateurs, des moralistes ou ne recherchent que les émotions d’une existence errante et aventureuse. Toutes ces préoccupations diverses, même les plus frivoles en apparence, ont leur intérêt et leur part d’utilité: le Tour du Monde n’en veut exclure aucune il n’a d’indifférence que pour les récits sans valeur ou sans sincérité.
Le choix des relations contenues dans ce volume, bien que nous aspirions à mieux encore, sera considéré, nous l’espérons, comme une garantie de nos promesses et de notre désir sérieux de mériter un succès durable." (...)
No primeiro volume desta obra está "Voyage en Chine et au Japon (1857-1858)", testemunho de uma viagem feita por M. le marquis de Moges que chega a Macau no final de 1857. Alfred de Moges (1830-1861) foi um diplomata francês que fez esta viagem no âmito de um tratado de comércio e amizade que foi assinado com o Japão em 1858.
Excertos do capítulo que inclui referências genéricas sobre o território, o jardim e gruta de Camões, o templo da Barra e o cemitérios dos parses.
"Hong-Kong représente l’avenir et le mouvement commercial ; Macao est la ville du calme et du passé. Le temps n’est plus où les intrépides navigateurs portugais étaient les dominateurs de ces mers. Aujourd’hui, leurs descendants dégénérés sont réduits, pour vivre, à chercher un emploi dans les grandes maisons anglaises ou américaines. Le voisinage de Hong-Kong ôte à Macao son importance de port franc, et sa rade s’envase chaque jour davantage, comme tout le côté droit de la rivière de Canton. Les gros navires sont obligés de mouiller à une lieue de terre, et les petites canonnières seules peuvent approcher du quai de la Praya-Grande. Cependant, malgré sa décadence, Macao ne manque point d’un certain charme, le charme des souvenirs. Cette ville a été longtemps l’unique centre de relations des Européens avec la Chine. Saint François-Xavier, le Camoëns, d’autres grands hommes y ont vécu. Ses églises, ses couvents, ses autres monuments publics, noircis par le temps, attestent une splendeur dès longtemps évanouie. Macao a, en outre, un autre avantage sur Hong-Kong, c’est celui du climat. Tandis que cette dernière ville, adossée contre Victoria-Hill, reçoit difficilement le souffle bienfaisant de la mousson du nord-est, Macao, ouvert à la brise de mer, livre passage au vent du nord. Aussi les habitants de Hong-Kong viennent-ils souvent s’y reposer durant les mois de grande chaleur, et le gouvernement français y a-t-il établi son hôpital militaire dès le début de la campagne.
Les préparatifs de guerre donnent en ce moment à Macao une animation inusitée. Chaque jour de nombreux canots amènent à terre les officiers et les matelots de l’escadre française, ravis de secouer enfin la poussière de Castle-Peak-Bay et de voir autre chose qu’un rocher inhabité. Le soir, la gracieuse hospitalité du ministre de France et de Mme de Bourboulon nous réunit dans les salons de la légation. La promenade dans les rues, à la clarté des lanternes chinoises, a aussi son agrément, et l’on circule au milieu des maisons de jeu, des fumeries d’opium, des sing-song ou bruyants concerts que les riches marchands chinois se donnent souvent le plaisir d’entendre. Macao ne compte d’ordinaire que cinq mille Européens et trente mille Chinois : aujourd’hui, par suite des événements de Canton, le nombre de ces derniers est porté à soixante et dix mille.
"Hong-Kong représente l’avenir et le mouvement commercial ; Macao est la ville du calme et du passé. Le temps n’est plus où les intrépides navigateurs portugais étaient les dominateurs de ces mers. Aujourd’hui, leurs descendants dégénérés sont réduits, pour vivre, à chercher un emploi dans les grandes maisons anglaises ou américaines. Le voisinage de Hong-Kong ôte à Macao son importance de port franc, et sa rade s’envase chaque jour davantage, comme tout le côté droit de la rivière de Canton. Les gros navires sont obligés de mouiller à une lieue de terre, et les petites canonnières seules peuvent approcher du quai de la Praya-Grande. Cependant, malgré sa décadence, Macao ne manque point d’un certain charme, le charme des souvenirs. Cette ville a été longtemps l’unique centre de relations des Européens avec la Chine. Saint François-Xavier, le Camoëns, d’autres grands hommes y ont vécu. Ses églises, ses couvents, ses autres monuments publics, noircis par le temps, attestent une splendeur dès longtemps évanouie. Macao a, en outre, un autre avantage sur Hong-Kong, c’est celui du climat. Tandis que cette dernière ville, adossée contre Victoria-Hill, reçoit difficilement le souffle bienfaisant de la mousson du nord-est, Macao, ouvert à la brise de mer, livre passage au vent du nord. Aussi les habitants de Hong-Kong viennent-ils souvent s’y reposer durant les mois de grande chaleur, et le gouvernement français y a-t-il établi son hôpital militaire dès le début de la campagne.
Les préparatifs de guerre donnent en ce moment à Macao une animation inusitée. Chaque jour de nombreux canots amènent à terre les officiers et les matelots de l’escadre française, ravis de secouer enfin la poussière de Castle-Peak-Bay et de voir autre chose qu’un rocher inhabité. Le soir, la gracieuse hospitalité du ministre de France et de Mme de Bourboulon nous réunit dans les salons de la légation. La promenade dans les rues, à la clarté des lanternes chinoises, a aussi son agrément, et l’on circule au milieu des maisons de jeu, des fumeries d’opium, des sing-song ou bruyants concerts que les riches marchands chinois se donnent souvent le plaisir d’entendre. Macao ne compte d’ordinaire que cinq mille Européens et trente mille Chinois : aujourd’hui, par suite des événements de Canton, le nombre de ces derniers est porté à soixante et dix mille.
Débarcadère de Macao. Dessin de Grandsire, d’après M. de Trévise
Si la mer est belle, on peut aller en tanka à la pagode des Rochers, et revenir à pied par la route. Ce temple est mal tenu, dégradé ; il n’a pas l’aspect riche et imposant de la grande pagode de Singapore : mais sa situation est des plus pittoresques. À ses pieds se déroule le port intérieur avec sa légion de jonques et de tankas ; à son sommet s’élèvent de gros blocs de granit et des arbres séculaires dont les racines vigoureuses rampent entre les rochers ; à mi-côte s’étagent des kiosques et de petits oratoires en l’honneur des divinités inférieures, car le dieu principal reçoit les hommages des fidèles dans le sanctuaire de l’entrée. Ce doit être une divinité protectrice des matelots; sur le portique se trouve une vaste jonque peinte en rouge, avec une inscription chinoise sur le rocher voisin.
Le jardin de Camoëns est aujourd’hui une propriété particulière. Il appartient à un Portugais, M. Marquès; mais l’entrée en est ouverte à tous les étrangers. Nous nous promenons longtemps, sous ces frais ombrages, si rares en Chine. Nous admirons la grotte de Camoëns et l’endroit où ce grand homme aimait à se retirer, loin du bruit, pour composer ses Lusiades. Nous lisons différentes citations du poëte incrustées dans le marbre, puis, avec encore plus de plaisir, des vers français, composés par un admirateur du poëte et du jardin. Nous nous plaisons, du haut d’une petite terrasse, à contempler le port intérieur, éclairé par le soleil couchant Nous écoutons les cris des tankadères, le bruit cadencé des avirons et l’affreux vacarme d’une jonque, prête à partir, qui invoque la divinité de la pagode, et s’efforce d’éloigner d’elle les génies malfaisants, en faisant retentir le ciel du bruit de ses gongs.
Le cimetière des Parsis qui s’élève en gradins au-dessus de la mer, les petits forts portugais bâtis en nids d’aigle, l’île Verte, la campagne chinoise, l’étroite langue de terre qui réunit Macao au Céleste-Empire, sont tour à tour visités par nous : ou bien, du haut du balcon de Duddel-hôtel, nous contemplons le mouvement de la rade, et nous jouissons du plaisir de respirer enfin la brise fraîche du nord.
Le 11 décembre, toute l’escadre française quitte la rade de Macao pour remonter la rivière de Canton. Nous partons dès l’aube, remorquant la Némésis, et, vers deux heures, nous mouillons à Bocca-Tigris, au milieu du gros de l’escadre anglaise. Jusqu’au Bogue, le voyage n’offre rien d’intéressant ; la rivière est trop large, c’est encore la mer ; mais, à cet endroit, elle se resserre brusquement, et l’on passe entre deux rives hérissées de petits forts chinois. Jadis, ils se présentaient avec orgueil aux navires étrangers ; mais les canons anglais en ont fait bonne justice, et maintenant ils jonchent le sol de leurs ruines.
La pagode près des rochers, à Macao. Dessin de Doré, d’après M. de Trévise.
Le lendemain, nous franchissons heureusement la première barre de la rivière, en profitant de la marée haute. Il y a eu un moment critique, où nous n’avions juste que notre tirant d’eau sous la quille. Nous avions porté notre artillerie sur l’avant et déchargé notre charbon sur les lorchas. Nous sommes venus mouiller à la pointe de l’île Danoise, en vue de l’île Française, attendant la grande marée du 19 décembre pour gagner Whampoa.
Nous sommes environnés de pauvres gens, dans une foule de mauvais bateaux, remplis de femmes et d’enfants. Ces derniers, montrant leur ventre, puis leur bouche, nous font signe qu’ils meurent de faim. À l’aide d’un filet attaché au bout d’un bambou, comme pour prendre des papillons, ces pauvres gens recueillent les morceaux de pain, le biscuit, les peaux d’oranges qui flottent le long du bord, et s’en repaissent. On ne saurait s’imaginer une pareille misère. Nous voyons, à chaque instant, passer des bandes d’oies et de canards sauvages. Les canonnières anglaises s’amusent à tirer dessus à mitraille, et en abattent chaque fois un certain nombre ; mais l’amiral Seymour leur interdit bientôt ce genre d’exercice. Le pays est riant : les villages entourés d’arbres s’élèvent au milieu des grands champs de riz ; une foule de canaux aboutissant à la rivière portent des jonques dont on ne voit que les voiles, et qui semblent naviguer au milieu de la campagne. Les canonnières anglaises vont et viennent sans cesse de Bocca-Tigris au fort Macao, devant Canton, pour maintenir libre le cours de la rivière. Nos compradors circulent d’une rive à l’autre, achetant sans trop de difficultés des vivres dans les villages.
Une tankadère (batelière chinoise). Dessin de Doré, d’après M. de Trévise.
Le 19 décembre, nous mettons sous vapeur pour changer de mouillage, ainsi que tous les bâtiments de l’escadre, se remorquant les uns les autres. Nous franchissons la seconde barre sans accident, grâce au célèbre pilote chinois de l’amiral Seymour, que nous avons à bord. Manœuvrer une masse comme l’Audacieuse dans un espace si étroit, au milieu d’un chenal variable et sinueux, n’était point chose facile. Le pilote s’en est tiré à son grand honneur. Nous échangeons ainsi le mouillage de Blenheim-Reach contre celui d’American-Reach. Nous jetons l’ancre à la pointe Jardine, vis-à-vis l’île Danoise et l’île Française, devant Whampoa. Pour premier plan se trouvent un village sur pilotis, complétement abandonné de ses habitants, des champs de cannes à sucre, les deux pagodes de Whampoa-Island, d’où l’on aperçoit les forts de Canton ; à l’horizon, une chaîne de collines, premiers échelons de la montagne du Nuage-Blanc ; derrière nous, les contours de French-River, si gracieux qu’on les prendrait pour la conception d’un paysagiste, et une colline en gradins, peuplée de tombeaux. Nous sommes à une trentaine de lieues au nord de Macao, et à environ neuf milles de Canton."
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