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segunda-feira, 27 de dezembro de 2021

Établissement Portugais de Macao

"Établissement portugais de Macao" da autoria de Henryk Edward Chonski (1810-1881). Com 19 páginas foi publicado em Paris no ano de 1850. Ilustração não incluída no livro.
Origine de l'établissement. 
Vers la lin du xve siecle, les Portugais, guides par cet esprit d entreprise qui, à cette époque, poussait les principaux peuples du midi de l'Europe vers des régions inconnues, après avoir doublé pour la première fois le cap de Bonne-Espérance, vinrent jeter sur la côte occidentale de la presqu'île indienne les bases de leur future grandeur maritime et commerciale. Cette grandeur, toute passagère qu'elle fût, brilla pendant quelque temps d'un vif éclat. L'établissement de Goa, dont les ruines parlent encore aujourd'hui d'une splendeur passée, fut le principal point d'où la puissance maritime portugaise rayonna et se répandit progressivement, surtout vers l'est de la mer des Indes. Sous le commandement du brave et intolérant Alfonso Dalboquerque, les Portugais s'emparèrent de Malacca, située sur la presqu'île de ce nom, et de là pénétrèrent dans l'Archipel de la Sonde et atteignirent les côtes de la Chine. 
C'est à Malacca qu'en 1516 un certain Gabriel Perestello s'embarqua, avec l'autorisation du capitaine de la place, Georges Dalboquerque, à bord d'une jonque chinoise, pour se rendre dans le Céleste-Empire. Il rapporta de ce voyage quelques renseignements très-vagues sur ce pays encore inconnu, mais il réalisa de très-beaux bénéfices par le trafic auquel il s'était livré pendant son séjour sur quelques points de la côte. Ce succès inattendu provoqua des tentatives sur une plus vaste échelle.
En 1517, quatre navires portugais., dont un appartenant à Georges Mascarenhas, et quatre bateaux malais mirent à la voile sous le commandement de Fernaô Perez de Andrade, et entrèrent dans la même année dans legolfe chinois. La vue des grands navires européens causa d'abord de vives alarmes aux Chinois; mais, rassurés bientôt par des manières polies et amicales et par la conduite pacifique des étrangers, les mandarins, sensibles surtout aux cadeaux qu'on leur prodigua avec habileté, firent aux hautes autorités du pays un rapport favorable sur les nouveaux venus. On permit à six navires de la flottille portugaise de jeter l'ancre dans le port de Tomao situé sur la petite île de San-chân (que les Anglais nomment Saint-John), ouverte alors au commerce des étrangers. Avec deux autres navires, Andrade remonta à Kwang-Toung ou Canton. C'est là le commencement des rapports maritimes de l'Europe avec le Céleste-Empire.
Nous n'entrerons pas dans le récit détaillé des vicissitudes par lesquelles ont passé les premiers navigateurs et marchands portugais, avant d'avoir gagné un pied à terre, un point fixe où il leur fût permis de s'établir d'une manière permanente. Nous en indiquerons seulement les principales. Pendant près d'un demi-siècle, les Portugais parcouraient les côtes de la Chine depuis l'île San-Chân jusqu'à Liampô ou Ling-po (on prétend que c'est le Ning-po actuel), où ils ont enfin obtenu du gouvernement chinois la permission d'ériger une factorerie. S'étant rendus coupables de divers actes de violence et de piraterie contre les Chinois, ils ont été expulsés de cet endroit, et leur établissement a été détruit. Ils se sont alors rabattus sur Tchin-tchou, dans la province de Fokienn, mais ils n'ont pas tardé à y trouver le même sort et par les mêmes motifs. Enfin, après avoir formé un établissement qui dura pendant plusieurs années , sur l'île de San-chân (où est mort l'apôtre des Indes, François-Xavier), et essayé un autre établissement sur l'île de Lampaçao, ils ont fondé l'établissement de Macao.' 
On ne connaît positivement ni l'année de la fondation de la ville, qui reçut le nom de Cidade do Santo Nome de Deos de Macao, ni le titre originaire en vertu duquel les Portugais prirent possession de la péninsule rocheuse sur laquelle la ville se trouve bâtie. Un mémorandum ministériel portugais, conservé dans les archives du sénat de Macao, attribue l'origine de l'établissement à la conquête faite sur un chef pirate de l'île de Hiang-shan, dont la presqu'île et le port d'Amagao (ou, comme les Chinois le nomment, Gao-mounn ou Hao-mounn) forment une partie intégrante. D'après les chroniqueurs chinois, au contraire, l'établissement des Portugais aurait eu pour origine la concession d'une plage déserte, faite par les autorités locales aux marchands et aux marins portugais, qui avaient besoin de débarquer et de sécher les marchandises avariées dans une longue traversée. Plusieurs huttes et baraques auraient été d'abord érigées pour procurer un abri aux hommes préposés à la garde de ces marchandises; ces huttes auraient été par la suite remplacées par des maisons et des magasins, et des relations s'établirent avec les habitants du voisinage. 
Peu à peu une population chinoise vint s'établir à côté des comptoirs des étrangers, le clergé des missions catholiques bâtit des chapelles et des églises, des forts furent érigés pour servir de défense contre les pirates et les ennemis du dehors, et un gouvernement colonial, dont la juridiction toutefois ne s'étendait jamais sur la population indigène, fut installé au milieu de la nouvelle colonie. Plusieurs écrivains portugais prétendent que le territoire de Macao a été concédé à leurs nationaux en retour du secours qu'ils ont prêté aux autorités chinoises dans la destruction des pirates qui infestaient les parages voisins de l'embouchure de la rivière de Canton.
Quoi qu'il en soit, il est certain que cette concession ne leur a été faite que d'une manière conditionnelle; que les Portugais ont toujours été obligés de payer une redevance annuelle en reconnaissance de la souveraineté de l'empereur de Chine sur le territoire qu'ils occupaient. Cette redevance, qui, dans les premiers temps de l'établissement, dépassait la somme de 1,000 laëls (7,500 fr.), a, depuis 1691 , été réduite à 600 et par la suite à 500 taëls. Elle est payée annuellement par le procureur du sénat de Macao au trésor impérial, à Canton.
Topographie.
La position de Macao, à part les inconvénients actuels de son port intérieur, est une des plus favorables au commerce et une des plus salubres dans ces parages. La ville est située par 22" 11' 30" de latitude nord, et par 1110 11' 45" (113° 32' Greenwich) de longitude est du méridien de Paris. Elle occupe, à l'entrée d'un golfe dans lequel se jette la rivière de Canton, une presqu'île rocheuse d'environ huit milles marins de tour 4, de trois milles de long sur un mille de large. Un isthme de quelques cents pieds de largeur rattache la presqu'île à la grande île de Hiangshan, fermée par les deux bras de la rivière de Canton et le golfe de la mer. Les Chinois ont séparé le territoire affecté à la résidence des Portugais du restant de l'île, par une muraille qui traverse l'isthme dans toute sa largeur. Une seule porte, placée au centre et gardée par des soldats chinois, permet de communiquer avec l'intérieur du pays. Il est défendu aux Européens de la franchir. Autrefois même on la fermait tous les soirs au coucher du soleil pour l'ouvrir le lendemain au lever du jour. Mais depuis la dernière guerre avec les Anglais qui, en 1840, ont attaqué cette barrière et l'ont en partie démolie, la porte reste toujours ouverte.
Les principales hauteurs qui dominent la ville sont couronnées de forts, érigés par les Portugais, pour la plupart au xvue siècle, lors de la guerre avec les Hollandais. Ces forts portent les noms de Monte, de la Guia, de San- Francisco, de la Penha, de Bomparto et de la Barra , noms souvent cités dans l'histoire de la colonie.
Un beau quai de granit dit Praya Grande ceint en demicercle les bords de la rade, couverte de petits bateaux de transport dits tankas, ramés par des femmes. Plusieurs églises et quelques édifices publics et privés embellissent le plus ancien établissement européen en Chine Dans le nombre des premiers, les plus considérables sont la maison du sénat, la douane, la maison du gouverneur; parmi les seconds, la plus remarquable est la maison appartenant à un négociant portugais, Lourenzo Marquès, et nommée Casa de Orta. Dans le jardin attenant à cette maison se trouve la grotte où le célèbre poète portugais Camoëns, qui était venu à Macao comme soldat et marin, composait ses Lusiades.
Rade. Ports.
L'établissement de Macao possède une rade et deux porls. La rade est spacieuse, mais dans la partie où elle est assez profonde pour le mouillage des gros navires, elle est complètement ouverte; plus près du quai, elle est abritée, mais peu profonde.
Le port extérieur, nommé la Taïpa, est formé par plusieurs îles situées au sud de la rade. A l'entrée de la Taïpa (les Anglais écrivent Typa), les navires d'un fort tonnage peuvent mouiller en toute saison; dans l'intérieur de ce port, n'entrent habituellement que des navires de 300 à 400 tonneaux. Le port intérieur ou port de Macao est fermé par la presqu'île où est située la ville, par une partie de l'île Hiang-shan, et une île montagneuse dite Lapa. Une barre assez élevée qui se trouve à l'entrée de ce port le rend inaccessible aux navires de 600 à 700 tonneaux ; pour les faire mouiller dans ce port, on est obligé de décharger une partie de la cargaison; mais les navi res de 300 à 400 tonneaux entrent facilement dans le port intérieur. M. Cécille, commandant de la frégate française YÈrigone (aujourd'hui vice amiral), qui a examiné ce port en 1842, a exprimé 1 opinion qu'avec des travaux de dragage peu dispendieux, on pourrait rendre le port intérieur accessible même aux grands navires de guerre. Comme l'exhaussement du fond provient en grande partie de l'accumulation du lest jeté dans l'eau depuis longues années, principalement par les jonques chinoises, il est nécessaire de veiller à ce que le lest ne soit plus vidé dans les eaux du port.
Division. Population.
La ville est divisée en trois paroisses portant les noms des établissements ecclésiastiques dont elles relèvent. La première de ces paroisses s'appelle Bairo da Se ou de la cathédrale; la seconde, Bairo de San Lourenço; la troisième, Bairo de San Antonio. La population se compose de trois classes principales: les sujets portugais, les sujets chinois, les étrangers. A la première, appartiennent d'abord tous les Portugais, tant ceux qui sont nés en Europe (il yen a à peine une centaine) que ceux nés dans les colonies; ensuite les métis, mestiços, race la plus mélangée qu'on puisse rencontrer dans aucune colonie du globe. Il y en a qui proviennent du croisement des Européens avec les femmes chinoises, malaises, indiennes de Goa et avec des négresses esclaves; d'autres sont issus des rejetons de ces mêmes croisements, croisés à leur tour avec des femmes de différentes races pures ou métisses.
Ces derniers (sous-métis) conservent à peine une goutte de sang européen dans leurs veines. On compte aussi parmi les métis les Chinois baptisés et habillés à l'européenne.
Enfin, la troisième catégorie des sujets portugais à Macao comprend les nègres et les négresses esclaves provenant des colonies d'Afrique ou de l'île de Timor, colonie portugaise dans les Moluques. Le bataillon des cipayes, dit de principe, qui tient garnison à Macao, est composé des Indiens et des métis nés à Goa; les officiers seuls sont Européens. 
Le recensement de 1835 avait donné les chiffres suivants pour ces différentes catégories de population: Hommes blancs ou de couleur, libres, 1,487; femmes, idem, 2,306. Nègres esclaves mâles, 469; négresses esclaves, 831. Total de la population blanche ou de couleur, libre, 3,793; population noire esclave, 1,300. Total général, 5,093. Depuis dix ans, la population blanche ou de couleur, libre, est restée à peu près stationnaire; celle des nègres a un peu diminué, mais dans des proportions peu importantes. Un fait frappant ressort de ce recensement, c'est que le nombre de femmes dépasse celui des hommes de plus d'un quart. Nous n'avons pas pu trouver une explication satisfaisante de ce phénomène. Une remarque que nous ferons aussi en passant, c'est que la population de sang mêlé, ou celle des Macaistes proprement dits, des deux sexes, est d'un type physique fort laid.
Toute cette population s'occupe principalement de commerce et de navigation; mais, comme elle dispose de peu de capitaux, qu'elle est d'un naturel fort indolent et ne possède que peu d'instruction, les résultats de leurs entreprises sont peu considérables. Il y a cependant dans le nombre quelques riches négociants, dont la fortune a pour principale origine le trafic de, l'opium. Le clergé, à Macao, est assez nombreux; il a produit quelques bons sinologues. Parmi les propriétaires des maisons, il y a quelques amateurs des beaux-arts, surtout de l'architecture et de la musique.
Sujets chinois. Quant aux sujets chinois, leur nombre est évalué de 30 à 40,000 habitants. Ils sont artisans, marchands, boutiquiers, contrebandiers, bateliers, pêcheurs, portefaix. Un grand nombre sont employés comme domestiques des sujets portugais et des étrangers établis à Macao. Les habitants de deux ou trois villages contigus à la ville s'occupent d'agriculture et de jardinage. Toute cette population chinoise est placée sous la juridiction d'un mandarin inférieur, dit Tso-tang, dont les fonctions pourraient être assimilées à celles de maire, de commissaire de police et de juge de paix réunies. Ce mandarin réside à Macao même, au centre du bazar ou quartier chinois; il relève de la juridiction d'un autre mandarin de Hiang-shan, que les Portugais, à cause de sa demeure, nomment mandarin de Casa branca (maison blanche), située sur le territoire chinois. Ce dernier est une espèce de sous-préfet de l'arrondissement dans lequel est situé Macao. Nous parlerons plus tard de la nature des rapports établis entre les autorités portugaises et les agents administratifs du Céleste Empire.
Forme du gouvernement de la colonie. La forme du gouvernement de la colonie de Macao participe de la nalure mixte de sa population ; il y a le gouvernement portugais et le gouvernement chinois. Le gouvernement portugais est exercé par le sénat, le gouverneur, l'évêque et le juge ou ministre. Le sénat1 est une sorte de conseil municipal, avec des attributions toutefois qui ordinairement appartiennent au gouvernement politique central. L'origine de ce corps, le rôle qu'il a joué à différentes époques, ses luttes avec les gouverneurs et les commandants de troupes, sont des faits d'un grand intérêt pour l'histoire des relations européennes avec le Céleste Empire, mais ces détails excéderaient les limites de ce travail. Nous nous bornerons seulement à dire que le sénat"est un corps électif, qu'il se compose de sept membres élus parmi les notables (homens bons) qui ont droit de voter. Parmi ces membres, deux portent le nom de juges (juizes), trois sont conseillers ou syndics (vereadores) et un procureur (procurador). Les juges décident dans certaines affaires litigieuses civiles et criminelles, sauf appel au juge ou ministre, et de celui-ci au tribunal d'appel pour toutes les colonies de l'Asie portugaise, séant à Goa et nommé Relaçao. Les juges sont aussi chargés de l'exécution des décisions qu'ils rendent dans le sénat collectivement avec les autres membres de ce corps. Les conseillers ou vereadores président alternativement les séances du sénat et s'occupent plus spécialement des affaires municipales. Le procurador a dans ses attributions la police, le bon ordre, l'entretien et la réparation des édifices publics, l'exécution des ordres que le sénat lui donne par écrit; enfin, et c'est là la plus importante de ses attributions, il est intermédiaire et l'organe officiel du sénat auprès des autorités chinoises; il exerce aussi par lui-même une certaine autorité sur la population chinoise de la ville, et il prend pompeusement le litre de chef des Chinois de Macao (cabeça dos Chinos em Macao). Mais en réalité, dans toute affaire de quelque gravité, par exemple lorsqu'il y a des poursuites à exercer contre un Chinois, il Leal senado, sénat loyal, et non royal, comme l'appellent fréquemment par erreur les journaux anglais.
Parmi les employés du sénat, les principaux sont le trésorier et le secrétaire. Le premier est en même temps le percepteur des revenus de la colonie, et il siège au sénat (mais non parmi les sénateurs) lorsqu'il rend ses comptes semestriels. Le secrétaire rédige et contresigne les décisions du sénat et fournit des informations sur les lois existantes.
Le gouverneur préside le sénat lorsque ce corps s'occupe des affaires politiques, militaires, économiques, quand il discute sur l'emploi des fonds publics et sur les collisions avec les Chinois ou les étrangers. Le gouverneur est en même temps chef de la force armée et commande les forts qui entourent la ville. Ce fonctionnaire a presque toujours été nommé par le vice-roi ou gouverneur général de Goa, ou du moins proposé par lui.
Il était obligé de faire à ce dernier des rapports sur tous les actes du sénat. Le gouverneur peut suspendre toute décision qui lui paraîtrait contraire aux lois, ou aux règlements en vigueur, ou aux ordres reçus de Lisbonne.
Ces attributions mettent fréquemment le gouverneur en collision avec le sénat. C'est alors le juge ou ministre qui s'interpose pour concilier le différend, et lorsqu'il se trouve de l'avis du gouverneur, les autres membres n'ont plus qu'à signer la décision.
Si le gouverneur est en désaccord avec tout le sénat et avec le juge ou ministre, c'est à l'évêque que l'on a recours. Celui-ci, outre l'autorité spirituelle qu'il exerce en vertu de la nomination par la couronne de Portugal est encore autorisé à intervenir dans le gouvernement de la colonie si l'affaire dans laquelle le gouverneur est en opposition avec le sénat est réputée urgente. L'évèque, dans ce cas, convoque une assemblée des notables, et le différend est vidé à la majorité des voix.
Le juge ou ministre a des pouvoirs très-étendus. Il décide non seulement dans toutes les causes civiles et criminellés, mais aussi dans les affaires de douanes. On peut appeler de ses décisions au tribunal supérieur de Goa. Les Chinois adressent à ce juge des plaintes contre les sujets portugais. Dans le cas d'homicide, le coupable est jugé par le ministre, et l'exécution a lieu à Macao.
Le trésor de la colonie est administré par le trésorier sous l'autorité du sénat, auquel ce fonctionnaire rend les comptes tous les six mois. Les seuls revenus qui alimentent le trésor sont les produits des droits de douane. Leur perception a été organisée pour la première fois par le règlement du 29 mars 1784. Les dépenses sont ordonnancées par le sénat. L'excédant des recettes avait été et est encore habituellement prêté sur la grosse (respondentia) aux membres du sénat euxmêmes et à leurs amis. Ce système avait donné lieu autrefois à des abus sans nombre.
Les recettes, dans les années prospères, sesorit souvent élevées au-delà de 100,000 taëls (un taël vaut 7 fr. 50 e.).
Mais, à partir de l'année 1826 surtout, les dépenses ont presque constamment dépassé les revenus, de façon qu'à la fin de 1834, la dette de la colonie avait atteint le chiffre de 165,134 lacis. L'interruption du commerce servé à la couronne de Portugal sur ce siège, ainsi que sur ceux de Pékin et de Nankin, créés en 1690. Le diocèse de Macao comprend la ville et les provinces chinoises de Kwangtoung et de Kwangsi. Il y a a Macao un chapitre épiscopal, trois paroisses et environ vingt-cinq ecclésiastiques pour quatre a cinq mille chrétiens. (...)
Navigation. Commerce. Législation commerciale.
Depuis leur établissement sur la côte occidentaie de l'Inde, les Portugais furent, pendant plus d'un siècle, les seuls intermédiaires du commerce européen avec les ports de l'Asie. De leur rocher de Macao, ils dominèrent pendant 70 ou 80 ans tout le commerce de la Chine. En 1578, leurs navires de 600 à 800 tonneaux ont commencé à remonter à Canton; en même temps, les contrebandiers chinois de la côte apportaient à Macao toutes sortes de marchandises à bord des jonques. Les Portugais importaient d'Europe principalement des tissus de laine; ils importaient de l'Inde de l'ambre, des coraux, des dents d'éléphants, du bois de santal, de l'argent monnayé et en lingots, et, surtout, une grande quantité de poivre. Leurs exportations, d'après le témoignage de l'Asia portuguesa, s'élevaient, annuellement, à 5,300 caisses de soieries, chaque caisse contenant 400 rouleaux de velours ou de damas, et 150 de tissus plus légers (Martin Martini, dans son Atlas sinensis, parle de 1,300 caisses), 2,500 lingots d'or (paos de ouro), chacun pesant 10 taëls, 800 livres de musc, et, en outre, des perles, des pierres précieuses, du suère, de la porcelaine et une grande variété d'articles de luxe. 
Les Portugais s'enrichissaient également par le commerce avec le Japon. Depuis 1542, année pendant laquelle quelques aventuriers, jetés par une tempête, abordèrent les côtes du Japon jusqu'en 4630, où ils furent définitivement expulsés de ce pays, Macao servait d'escale au commerce avec ce nouveau marché. La fondation de la colonie espagnole de Manille, les relations avec Malacca, Siam et la Cochinchine contribuaient aussi, dans la même période, à entrenir la prospérité commerciale de Macao. En 1622, les Portugais repoussèrent victorieusement une attaque des Hollandais, alors en guerre avec l'Espagne à laquelle le Portugal était réuni. Enorgueillis de tant de succès, les Portugais supportaient impatiemment la dépendance danslaquelle voulaient les tenir les autorités chinoises.
En 1631, celles-ci leur avaient complétement interdit le marché de Canton. Pour rendre cette défense vaine et illusoire, les Portugais parcouraient, avec leurs navires, les côtes méridionales de l'empire, trafiquaient avec de nombreux contrebandiers, et, chaque fois que les autorités chinoises parvenaient à saisir un de ces commerçants d'interlope, les Portugais poussaient les hauts cris, se plaignaient de l'inj ustice des saisies et offraient de prouver que les marchandises arrêtées avaient déjà payé des droits à leur importation à la douane chinoise de Macao. Cette lutte continua avec des alternatives de succès et de non réussites partielles jusqu'en 1685, année mémorable dans les fastes du commerce étranger en Chine. Ce fut, en effet, en 1685 que l'empereur Kang-hi ouvrit les ports de l'empire à ce commerce, et permit à ses propres sujets de trafiquer avec les pays environnants. Malheureusement;'cette politique libérale ne dura pas longtemps. En 1717, Kanghî, cédant à la suggestion d'un haut mandarin, un préfet maritime, nommé Chin-Maou, rendit un nouvel édit révoquant les dispositions de 1685. Un ordre, conçu dans le même sens, fut intimé au gouvernement de Macao, qui fit immédiatement des démarches pour en neutraliser les effets. Une députation, appuyée par les menées influentes d'un jésuite nommé Joseph Pereira, obtint, du vice-roi de Canton, la permission de commercer avec les pays situés au sud de la mer de Chine. La permission fut approuvée parKang-hi, et, en 1718, plusieurs navires furent expédiés à Batavia et à Manille. Ce même empereur avait proposé au gouvernement de Macao de convertir l'établissement portugais en entrepôt général du commerce avec l'étranger, et de charger ce gouvernement de la perception des droits. Pareille proposition fut renouvelée par le successeur de Kang-hi, l'empereur Young-Tching, en 1732.
Qui le croirait? Ces deux propositions furent repoussées; la première, par le sénat de Macao, la seconde, par le vice roi de Goa, comte de Sandamil. Les Portugais étaient alors loin de prévoir les suites de ce refus.
Leur jalousie commerciale ne voyait alors, dans le privilége qu'on voulait leur accorder, que l'obligation funeste, selon eux, d'entrer en partage des bénéfices commerciaux avec d'autres nations européennes. Ils voulaient en avoir le monopole, ils l'ont eu, et c'est le monopole qui les a ruinés! (...)

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